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29/10/2010

LES AMOURS IMAGINAIRES


Xavier Dolan est un artiste épatant. De bien mauvaises critiques circulaient déjà sur lui depuis J'ai tué ma mère: il fait un cinéma prétentieux et égocentrique, ou encore c'est un fils à papa. Il faut dire que son génie précoce ou son apparence ouvertement gay en agacent plus d'un. Calomnie et injustice! Dolan met sans conteste beaucoup d'humour et d'auto-dérision dans son travail, et esthétiquement et artistiquement tout est vraiment superbe. S'il y a emprunts ou influences, il ne s'en cache pas, et se les approprie avec brio. La B.O. est géniale, les images et les couleurs tantôt bercent tantôt électrisent, les plans au ralenti sont d'un soin parfait. Le cinéma véritablement vu et traité comme Art. L'histoire est certes moins complexe que dans J'ai tué ma mère, les personnages moins construits et profonds, mais c'est, semble-t-il, ce que Dolan a cherché ici: rester à la surface, pour montrer le ridicule d'un 'amour' borné aux apparences trompeuses. Niels Schneider et Monia Chokri sont impeccables – Schneider est d'une beauté à tomber par terre. On s'amuse des interviews qui entrecoupent l'histoire d'un triangle amoureux aussi attachant que cruel, tout comme on aime l'apparition clin d'oeil en dernière scène du français Louis Garrel, avec qui Dolan devrait travailler dans son prochain long-métrage.
Un film qui se savoure comme un bonbon.

 

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