Pages

26/01/2011

SOMEWHERE

Arnaque ?! J'ai hésité longtemps, mis deux semaines à me décider parce que je pressentais le navet mais voyez-vous, lorsque j'ai prévu de voir un film, quand bien même les critiques sont plutôt mauvaises, je suis généralement du genre à vouloir me faire mon propre avis sur la chose. Surtout un Sofia Coppola. (Bon, parfois je ferais mieux de m'abstenir.)
Que dire ? Les trois premiers quarts d'heure sont chiants à mourir; ce n'est pas seulement lent, c'est aussi vide: on ne ressent rien. On songe à appuyer sur marche accélérée, ou même à quitter la salle (mais bon, on a payé sa place... et on n'a toujours pas eu droit à I'll try anything at once des Strokes qu'on nous avait promis dans la bande-annonce, alors on se rassoit et on attend.) On finit par rire du pathétique des dialogues et de certaines scènes, de leur volontaire ironie ou absurdité.
Et puis, le film décolle (enfin) dans la dernière demi-heure - ou peut-être qu'on n'attend tellement plus rien qu'on est agréablement surpris par quelques instants lumineux. La scène de la piscine, et puis celle où Johnny joue du piano à sa fille, dans une pièce à la lumière tamisée. Quelque chose se passe chez lui tout à la fin, qui est plutôt intéressant, voire touchant. C'est malgré tout un peu juste pour en faire un film à voir et à conseiller. Même Elle Fanning, annoncée prometteuse, m'a déçue. Sofia Coppola se serait-elle cette fois moquée de nous? J'avais aimé ses trois premières réalisations; Lost in Translation figure même parmi mes films préférés. Lui aussi fait dans la lenteur, à la seule différence que les silences disent encore quelque chose.
Peut-être, après tout, qu'il faut être un peu « égaré » pour pénétrer le cinéma de Sofia Coppola: ce que j'étais à l'époque où j'ai découvert Virgin Suicides ou Lost in Translation... mais que je ne suis plus aujourd'hui. La réalisatrice n'a, elle, visiblement pas envie de grandir.
Conclusion: si vous êtes d'humeur mélancolique... ou alors si êtes passionné(e) de courses automobiles/ avez un goût particulier pour l'ambiance chambre d'hôtel/ aimez voir Stephen Dorff se balader en serviette de bain, courez. Autres cas d'espèces, passez votre chemin.


 (Ou réécoutez de bons classiques)

2 commentaires:

  1. Je te trouve extrêmement gentille. Sur la dernière demi-heure, j'en étais à parier sur la scène "lumineuse" qui serait enfin la scène de clôture du film ! D'ailleurs je n'aurais pas forcément parié sur celle qui l'était effectivement...
    Sinon j'avais aussi beaucoup aimé Virgin Suicides et Lost in Translation. J'avais moins accroché à Marie-Antoinette, mais je l'avais mis sur le compte de la version US de l'histoire française. Je me suis dit qu'entre ses premiers films et Somewhere, Sofia Coppola avait pris la grosse tête, que désormais elle faisait du cinéma pour "ceux qui peuvent comprendre". Mais ton interprétation sur l'égarement est intéressante, c'est sans-doute un peu mon cas aussi...

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord aussi avec ton interprétation, elle a quand même choppé un peu la grosse tête. Ayant pris quelques années pour faire un nouveau film, je pensais qu'elle se serait montrée plus exigeante, mais le rendu de Somewhere me laisse perplexe. Enfin peut-être aura-t-elle compris, au vu des critiques assez unanimes, qu'il ne suffit pas de signer Sofia Coppola pour faire un bon film...

    RépondreSupprimer