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30/03/2011

MA PART DU GATEAU


Faire état des inégalités sociales qui entretiennent aujourd'hui encore une France à deux vitesses: l'intention était bonne. Dommage qu'il faille en passer par tant de clichés! Le début du film est surjoué et trop manichéen, tant qu'il difficile d'y adhérer. Sans le générique et les premiers plans (appétisants), j'aurais même fini par me demander si on était bien chez Klapisch. Pourquoi faut-il absolument montrer des enfants d'ouvriers qui parlent en verlan? Des pauvres qui se saoulent pour oublier la misère? Des immigrées femmes de ménage? Un trader franco-londonien qui côtoie les mannequins et s'échappe pour un week-end de luxe à Venise ? On aurait compris le fossé qui sépare Steve et France sans ça. Il faut attendre que l'action revienne à Paris – où Klapisch, c'est un fait, est manifestement bien plus chez lui qu'à Dunkerque, Venise ou Londres – pour retrouver la familiarité de son coup de patte (tout de même changé depuis Paris). Gilles Lellouche se révèle parfaitement crédible en bon salaud (on lui foutrait bien des baffes) et Karin Viard prouve une fois de plus qu'elle peut jouer sur tous les registres, allier comique et pathétique. Le film tient beaucoup à sa performance. La relation qui se noue entre les deux principaux personnages – une femme de ménage et un roi de la finance – est finalement intéressante, même si grossièrement attendue. Un virage final donne cependant une issue imprévue à l'histoire. Une fin surréaliste et déplacée, que j'ai personnellement adorée, mais qui laisse les choses en suspens... Victoire celée, ou refus de prendre parti? Un film social qui verse un peu dans la caricature et manque  à mon goût de « fantaisie klapischienne »

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