Pages

19/03/2011

WE WANT SEX EQUALITY


Banlieue de Londres, 1968. Une révolution s'apprête à voir le jour dans l'atelier étouffant des ouvrières de l'usine Ford-Dagenham. On n'en peut plus du toit qui fuit à la première pluie (qu'on n'accepte bien sûr que dans les locaux des femmes) et des salaires de misère pour des horaires à rallonge. On revendique un savoir-faire et on réclame l'égalité salariale. On ne transigera pas.
Les premières scènes, dynamiques et presque criantes d'optimisme, laissaient craindre une réécriture simplifiée sinon idéalisée de l'histoire. Mais passés les premiers succès enlevés par cette poignée de femmes en ébullition, le film laisse entrevoir plus sérieusement les problèmes en séries posés par la grève et son prolongement: la production usinière entièrement stoppée qui obligent les hommes à rentrer chez eux, la vie qui suit son cours et les caisses qui se vident (chez les patrons comme chez les ouvriers), mais aussi la difficulté de concilier engagements politiques et vie de famille à long terme, ou encore les tensions entre solidarité et concurrence au sein d'une même classe sociale. A mesure que la cause progresse et rassemble de plus en plus de monde, elle se fait aussi des ennemis, et quelques uns baissent les bras. Il faut lutter pour s'exprimer, encore plus pour obtenir ce qu'on veut. C'est vrai pour tout et partout.



Le film est porté par une bonne pléiade d'acteurs: la rayonnante Sally Hawkins (qu'on préfère un peu moins simplette que chez Mike Leigh), Bob Hopkins en supporter touchant de la cause féminine, Miranda Ridcharson en ministre du travail – mes hommages à Mrs Barbara Castle – ou encore la délicieuse Rosamund Pike (Une éducation; Jane Benett dans Orgueil et préjugés). Des moments émouvants, d'autres de pure jubilation (la première rencontre des représentantes féminines avec les directeurs de l'usine, laissés pantois, l'effervescence des premiers jours de grève, le déplacement de Lisa Hopkins chez Rita, pour lui témoigner son soutien, ou encore les répliques de la ministre...). Humour et connivence sont au rendez-vous. Un bon message d'espoir, qui rappelle que d'autres avant nous se sont battu(e)s et que le combat doit continuer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire